∞ PASSEPORT DU SORCIER

◗ nom : Thanes, nom encore discret jusqu'à l'entrée du père de famille au Ministère de la Magie. Sa manie à toujours dire ce qu'il pensait poursuit parfois encore Scarrow qui subit avec un sourire en coin les sourcils levés qu'on lui offre quand il dit son nom. ◗ prénoms :   Scarrow Levinas Thanes. Aucune grande prétention dans son nom, juste un héritage familial composé d'ancêtres assez éloignés.◗ surnom : On l’appelle couramment Levy, c'est plus simple que Scarrow pour certains et il est de toute manière très réticent à se faire appeler Scar, c'est un diminutif qui ne lui correspond pas.  ◗ âge du personnage : 35 ans, né un 11 juillet à Glasgow, dans un hôpital moldu. Rien de particulier ce jour-là, son père observait avec étonnement les voitures qui circulaient dehors et sa mère cherchait à savoir comment annoncer à son amant qu'elle voulait tout arrêter entre eux.  ◗ nature du sang : Mêlé, et c'est une honte. Les Thanes ne sont pas stricts au sujet du sang, mais les origines de Scarrow posent problèmes, sa mère est une moldue et sa naissance est le fruit d'une liaison adultérine.  ◗ affiliation : Membre de l'Ordre du Phénix sans partager ses convictions et agissant sous l'association entre lui et un membre important du Ministère à qui il livre certaines informations. C'est dans un but personnel mais aussi de principe, mais il n'a jamais songé à se faire de l'argent dessus.  ◗ travail/occupation : Oubliator, le plus beau métier au monde à ses yeux. Son attirance pour l'esprit humain et surtout les souvenirs étaient une telle obsession qu'il a choisi d'en faire son métier. C'est parfois dangereux car il en devient presque fou et on se demande si tout ça n'a pas fini par lui altérer quelques engrenages là-haut.   ◗ épouvantard : Kaal mort, mutilé et décapité à ses pieds . C'est une vision insoutenable qui l'effraie rien qu'à y songer, créant parfois même l'irréaliste idée de réconfort qui le persuade que cet homme ne pourra jamais mourir.  ◗ patronus : Un chat. Auparavant c'était un écureuil et il a changé après son infidélité et peu après sa prise de décision à rentrer dans l'Ordre. Certes, Kaal est un animagus se changeant en chat mais Scarrow est obstiné à dire que ce n'est la raison. Il la cherche toujours cependant. ◗pêle mêle d'informations complémentaire: Scarrow est occlumens suite à un long travail à côté de sa formation d'Oubliator. A ce moment-là il ne pensait pas que cela le sauverait et il est aujourd'hui bien heureux d'avoir cet atout de son côté - C'est aussi un écrivain à ses heures perdues. Ce sont principalement des romans sur des aventures de sorciers au Moyen-Âge et des recherches historiques sur les découvertes magiques de cette époque-là. Il connaît un petit succès chez les amateurs du genre mais le best-seller n'a pas encore frappé à sa porte. 

∞ INTERVIEW POUR LA GAZETTE

Bonjour, je suis journaliste pour la gazette du sorcier, et je vais vous poser une série de question. Vous allez devoir être honnête car il va falloir y répondre comme si vous étiez sous l’emprise de veritaserum, alors s’il vous plait, jouez le jeu et c’est parti pour cette interview !

◗ Vous ne vivez pas dans un trou perdu à ce que je sache alors laissez moi vous poser cette question qui me brûle les lèvres : que pensez vous de cette guerre ? Car oui, vous ne l’ignorez sans doute pas, nous sommes en guerre, on dit que les différents camps diffèrent sur leur position quant à la nature du sang. Donnez-nous donc votre avis sur cette guerre, et  sur la façon dont elle vous touche (ou pas d’ailleurs) ? Ne vous en faites pas, je suis au courant que nous sommes en guerre. Et je suis triste qu'elle existe, que les folies de certains amènent autant de souffrances sur d'autres. D'après moi Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom se cassera très bien la figure tout seul, ses idées ne tiennent pas la route, il ne parviendra jamais à faire plier l'ensemble des sorciers. A notre époque une révolution pareille ce sera un coup dans l'eau, même si cela va faire des ravages, je ne dis pas le contraire. L'Ordre est un groupe de résistants qui partaient d'une bonne intention mais j'ai peur que certaines de ses actions amènent des conséquences plus dramatiques, comme la colère des Mangemorts. Après tout, une guerre c'est un jeu d'échec à chaque coup plus violent ou vil que le précédent jusqu'à ce que l'autre tombe non ? Je suis d'avis qu'on aurait du s'en mêler d'une manière différente, en attaquant personne par personne, en semant le trouble parmis les Mangemorts et en les laissant détruire leur cause tous seuls. Mais bon, c'est peut-être trop naïf comme vision. Quoiqu'il en soit, la guerre est là, on y changera rien. Et je ne suis pas pessimiste, les choses iront mieux à un moment ou un autre. J'espère simplement qu'il n'y aura pas trop d'innocents qui tomberont jusqu'à ce que ça arrive.

◗ Intéressant, intéressant, je note. Votre camp, comment l’avez-vous choisi ? Par conviction, par pression, ou bien c’est parce que vous n’en avez strictement rien à faire des autres ? Je fais partie de l'Ordre parce qu'un ami pensait que ce serait tout de même bien qu'un gars comme moi, un Oubliator, puisse servir la communauté sorcière de cette manière. Et comme la société magique et sa protection sont d'une importance capitale dans mes principes, je me suis lancé et on m'a vite intégré. Et je dois vous avouer que pourtant je ne partage pas leur convictions, j'étais là uniquement pour servir à quelque chose vis à vis d'innocents. Récemment je me suis rapproché d'une personne qui a une place importante au sein du Magenmagot, qui a de bonnes idées, qui respecte la loi et avec qui je travaille en lui donnant des informations sur telle ou telle personne dont on parle dans l'Ordre, sur certaines discussions concernant les missions ou autres détails. C'est une question de principe voyez-vous ? La justice et l'ordre doivent travailler ensemble pour protéger la société magique, que ce soit de la menace des Mangemorts ou de l'Ordre du Phénix. On ne me fera pas changer d'avis là-dessus. Et si certains personnes haut-placées au Ministère me demande d'agir, je le ferais avec joie parce que c'est un devoir de citoyen sorcier. D'accord, c'est un peu faux, je dois avouer être incapable de leur faire du mal, même si je ne partage pas leur cause ce ne sont pas mes ennemis, loin de là. Au sein de l'Ordre, je tiens le rôle de celui qui se lance volontiers dans le travail, qui accompagne sans bavardage inutile, qui amène des biscuits au citron pour les réunions, et ne riez pas, ils sont délicieux et on ne les refuse jamais ! Donc oui, je ne suis pas là par pleine conviction, c'est peut-être malhonnête envers ceux que je considère désormais comme une deuxième famille mais tout ça c'est pour aider la société magique. Je l'espère.

◗ Ainsi, j’y vois maintenant plus clair, et je commence enfin à vous cerner. Ça a beau être la guerre, et quel que soit le camp dans lequel on se trouve on rêve tous d’un monde meilleur. Si vous devriez vivre d’espoir, comment aimeriez vous que soit votre vie dans dix ans ? Je n'ai jamais aimé me projetter dans l'avenir, même quand je l'attend, quand je travaille avec acharnement pour le voir progressivement arriver. Je suis conscient que la vie est surprenante et je la prend ainsi, avec calme, pas du genre à chambouler mon monde pour être en constant mouvement. Mon métier me plaît, je suis avec l'homme que j'aime, je pense agir pour le bien de la société magique et si je me trompe, et bien les conséquences arriveront comme elles doivent arriver. Dix ans c'est loin, j'espère être encore en vie, que Kaal soit encore en vie (lui plus que moi) et si possible que la guerre n'ai bien entendu pas eu d'impact dévastateur sur moi et mes proches. Mais qui peut dire ce qui arrivera ? La divination ? J'ai toujours été très nul dans cette matière à Poudlard, je n'y crois pas, et ce n'est pas aujourd'hui que je changerais d'avis. Peut-être quand je serais vieux et que mon hiboux et moi on jouera au scrabble sorcier, ça tuera le temps.

∞ MOLDU Y ES-TU ?

◗ pseudo / prénom : nyctale. / Cerys  ◗ âge :  21 ans ◗ avatar : Tom Hiddleston, the professional life ruiner !  ◗ groupe :   The Liars note/commentaire WW est un très beau forum, avec un beau contexte ! Bravo au staff !    

∞ PASSÉ TROUBLE, AVENIR INCERTAIN

Il était fou, ce balai serait sa perte. L'ensemble de Poudlard et des adultes de Pré-au-Lard allaient rire de sa prestation ridicule et peut-être même que la honte sera suffisamment grande pour qu'il devienne une blague récurrente chez les joueurs de Quidditch de l'école pour les deux décennies à venir. Scarrow était essoufflé, il venait de grimper la haute tour des gradins des Poussoufles où s'était perché son balai, comme s'il râlait sur son propriétaire, refusant à celui-ci la permission de monter. Il entendait depuis le bas du terrain son capitaine lui crier des ordres et voyait tous les membres de l'équipe continuer les différents exercices d’entraînements en l'encourageant de temps à autre. Ce balai ne voulait rien savoir, même sa baguette n'avait aucun effet sur lui. Dans un livre il avait lu que certains de ses objets pouvaient se rebeller sous certaines situations et si le bois avait été ensorcelé d'une certaine manière. Le sien était un vieux Brossdur 3, sorti en 1937, quelques années avant sa naissance et sa nouvelle acquisition ne plaisait à personne dans l'équipe des Serpentard. Jusqu'à maintenant, Scarrow avait toujours joué sur un balai prêté par un professeur et il n'avait jamais rencontré de soucis, c'était plutôt un bon gardien, attentif, rapide et agile. Mais récemment, son oncle lui avait offert comme cadeau ce balai qui devait très certainement venir d'un lot à bas pris pour cause de défectuosité. Et Scarrow l'avait gardé, le chérissant juste parce que c'était le premier cadeau important qu'on lui faisait.
Sa mère ne lui offrait aucune attention, aucune tendresse et ne se penchait au-dessus de lui pour frotter son front que lorsqu'il était malade, c'est à dire souvent, les virus ayant toujours eu un impact important sur lui au moindre coup de froid. Quant à son père, il était soit trop occupé au Ministère, soit trop soucieux de regagner la confiance de sa femme et ne prenait donc jamais le temps pour son fils unique. Et tout ça parce que Scarrow était un fils illégitime, que sa mère était une moldue, une femme dont il ignore tout, même le nom, qu'elle était l'amante de son paternel et que quand tout cessa il resta la trace indélébile de cet adultère honteux. C'était depuis peu qu'il avait appris à ne pas en vouloir à sa mère, qu'elle était une femme blessée et qu'il était parvenu à cette question uniquement parce qu'il n'était pas proche d'elle et l'observait sous une autre vision qu'un enfant attaché aux bras de sa mère. Il savait que jamais il n'aurait de frère ou sœur, et que si ce n'était le cas ils ne le seraient pas entièrement. Mais il l'avait accepté, car il avait son oncle, chez qui il passait la moitié de ses vacances, ses amis qu'il adorait et le Quidditch qui le rendait plus concentré, qui était un plateau de jeu tant sportif que psychologique. En tant que gardien, il adorait ça ; observer les autres, calculer à l'avance leurs coups, les induire en erreur en leur faisant croire qu'on allait agir de telle ou telle manière. Par extension, il aimait l'esprit humain, il le trouvait remarquable. Il savait déjà ce qu'il voulait être plus tard et même si les cours n'étaient pas sa grande passion, il désirait y arriver. Et dans l'immédiat, ce qu'il devait parvenir à faire, c'est remonter sur ce balai.
Péniblement, il prit place sur l'objet rebelle et le jeune Serpentard savoura sa victoire en descendant prudemment vers ses co-quipiers, leur promettant qu'il allait le faire réparer après le match du lendemain, qu'il allait trouver un artisan doué pour ça, parce qu'il ne voulait pas changer de balai.


Il n'eut jamais l'occasion de le faire. Lors du match suivant, son balai sembla avoir souffert d'un coup de cognard qui ne le brisa pourtant pas mais le rendit suffisamment instable en vol pour aller s'écraser sur les gradins de Serdaigle avec son propriétaire à son bord. Tissus, cuir et chair se déchirèrent avec force quand le bois des gradins et du balais éclatèrent, blessant fortement Scarrow et donnant quelques égratignures à d'autres. Et en se réveillant dans son lit à l'infirmerie, avec un garçon aux cheveux sombres et avec l'uniforme des Serdaigle à ses côtés, il n'imagina même pas à quel point le sacrifice de son balai allait être un des événements les plus importants de sa vie.

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(BERLIN)

“OUBLIATOR & OCCLUMENS ; LES MAUX DE CRÂNE SONT UN MÉTIER”

Scarrow était heureux. Exténué. Âbimé. Fiévreux aussi. Mais heureux. L était parti trois ans en formation en Allemagne et en Norvège pour se parfaire au métier d'Oubliator, pour devenir Occlumens et pour poursuivre ses recherches sur l'histoire magique du moyen-âge en Europe. La décision avait rapide, c'était nécessaire bien que difficile d'être aussi longtemps loin de tout, de sa vie, ses amis et surtout de Kaal. Il avait d'ailleurs passé son temps à lui écrire des lettres dans lesquelles il répandait toute son admiration, son respect et son amour pour cet homme de manière parfois étrange. De tels mots avaient certainement eu un impact sur celui qui avait cet étudiant à son chevet suite à l'incident dans les gradins des Serdaigle, et il avait hâte de découvrir son visage à cette idée. De redécouvrir cet homme qu'il aimait et dont il n'avait pas honte de le dire. Il fallait jouer la discretion certes, ce n'était pas bien vu des hommes ensemble et Scarrow respectait qu'en public il était préférable de ne pas aller contre cela, ce n'était pas encore le bon moment. En privé cependant, il offrait à Kaal par cette correspondance tout ce qu'il pouvait mettre en phrases pour lui montrer ce qu'il ressentait. Il le tenait aussi au courant de l'avancement de sa formation et en demandait tout autant sur sa vie en Angleterre.
Et aujourd'hui, il pliait bagage pour rentrer dans son pays natal. Pour le retrouver. Du moins il l'espérait.


Glissant dans son sac un ouvrage sur d'anciens sortilège de défenses scandinaves qu'il voulait offrir à Kaal pour son prochain anniversaire, Scarrow jeta un coup d’œil à sa petite chambre. Il allait regretter cette vie, ces moments de solitude durant lesquelles il était penché au dessus des livres, ses chemises qui sentaient l'odeur de vieux parchemins et ce pupitre qui avait vu de nombreuses lettres s'écrire d'une main d'homme malade en hiver mais trop impatient pour attendre d'aller mieux et offrir ainsi une nouvelle lecture à son amant qui avait probablement lu parfois des choses étranges sous le coup de la fièvre. Scarrow jeta l'emballage des médicaments magiques qui lui avaient permis de lutter contre les maux de têtes créés à force de travailler son esprit pour le ranger et empêcher toute intrusion extérieure. C'était un choix fait rapidement après celui de définitivement s'engager comme Oubliator. Il ne savait pas si cela allait réellement lui servir plus tard mais il en avait beaucoup appris et voyait là un atout qu'il était content d'avoir.
Rapidement, Scarrow enfila sa cape et se dépêcha de quitter l'appartement pour rejoindre la gare où un train l'attendait. Il aimait voyager de la sorte, comme les moldus. Il aimait surtout les trains en réalité, et puis transplaner réduirait cette attente devenue insoutenable. Il savait que ce voyage serait long mais il l'apprécierait ainsi, et seulement ainsi. Parce que dans quelques heures, il allait pouvoir entendre à nouveau Kaal lui raconter mille et une histoires, il le ferait rire en retour en lui racontant les choses étranges chez les sorciers danois et ces retrouvailles seraient fabuleuses. Du moins il l'espérait.

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(LIVERPOOL)

“JALOUSIE, AMOUR, INQUIÉTUDE. UN INFIDÈLE EST NÉ”

Le lit était vide, froid, des draps encore emmêlés dont il était impossible de savoir comment cela s'était produit. Et c'était bien la question, comment tout ça c'était produit ? Comment avait-il pu ? Scarrow était désormais devant la fenêtre de cette chambre d'hôtel miteux, enveloppé dans un drap propre qu'il avait attrapé avec lenteur d'une armoire. Il était impossible pour lui de remettre les vêtements dans lequel il avait commencé cette honte, et encore plus incapable de rejoindre ce lit de luxure, d'égoïsme et de traîtrise. Même recouvert de mille capes il sentirait toujours son acte visible à travers les habits. Le tissu glissa un peu de son poing douloureux, l'ayant frappé contre un mur quelques minutes plus haut en se rendant compte ce qu'il avait fait. Scarrow rentrait très rarement dans des accès de rage, et c'était la première fois qu'il se blessait. L'enjeu était tellement important.
D'un coup d’œil, il fixa l'endroit où il venait de passer plusieurs heures dans les bras d'un inconnu. Pourquoi avait-il fait ça ? Il était finalement comme son père et il s'en voulait terriblement, il se haïssait d'être faible et d'avoir préféré être lâche vis à vis de la difficulté à repousser des avances dans un instant de tristesse, il se haïssait de savoir que même pendant toutes ces minutes passées contre un autre corps il n'avait pensé qu'à celui qu'il désirait réellement. Et il n'y avait pas mis fin. Il avait été jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'on cerveau explose, qu'il perde complètement pied et que son esprit revienne sur terre soudainement, brutalement. Pour lui dire que c'était un con. Un abruti. Un voleur de plaisir, un foutu impatient. Même si après tout ce temps passé devant la fenêtre, Scarrow se trouvait davantage être un amoureux perdu qu'un réel profiteur. Il avait toujours craint que son amour pour Kaal soit incompris, que son attachement envers cet homme le rendait fou, et au fil du temps, les petites attentions qu'il croyait voir ne furent plus assez fortes pour lui. Il avait vu des tas de scénarios catastrophes se créer dans sa tête. Et tous avaient pour thème l'incertitude de l'amour de Kaal. Du moins comme il le voyait. Et comment devait-il exactement le voir ? Etait-ce lui qui avait un problème ? Kaal ? Ou bien tous les deux.
Scarrow se cogna le front contre la vitre et laissa son souffle la recouvrir de buée, lentement, pour faire descendre les battements affolés de son coeur qui sentait que son amant allait lui filer entre les doigts tôt ou tard. Et pour ne rien arranger à al situation, Scarrow décida qu'il lui cacherait cet écart, qu'il tairait ses inquiétudes, qu'il se garderait de faire des reproches au sujet de ces questions. Il devait rester auprès de cet homme, cet homme fabuleux qu'il aimait sans savoir depuis quand exactement. Peut-être Kaal concevait facilement pouvoir vivre sans lui, mais pour l'Oubliator c'était chose impossible. Il ne pouvait même pas l'imaginer, il ne voulait même pas songer à un possible accident, à des possibles événements extérieurs. C'était désormais à lui de mettre tout en œuvre pour que jamais Kaal n’apprenne, que jamais il ne doute de l'amour qu'il lui porte. Et Scarrow allait redoubler d'attention, d'expression de ses sentiments. Il le fallait.

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(MINISTRY OF MAGIC)

“LE QUOTIDIEN D'UN ESPION CONCENTRÉ ET SANS THÉ”

Une nouvelle fois il sentit une étrange sensation dans le crâne, et bien qu'il soit assez rare qu'il soit la cible d'un legilimens, Scarrow la connaissait trop bien et il savait comment réagir à la demi-seconde près. Organisant ses pensées, souvenirs et savoir qu'il ne voulait pas qu'on apprenne dans un coin de son esprit, il bloqua l'intrusion dans son cerveau de manière peut-être déséquilibrée mais efficace et rapide. Il avait été surpris que cela se produise une seconde fois en moins d'un mois, mais au fond il avait calculé le coup à l'avance et avait été sur le qui-vive depuis un moment. Jetant un regard calme sur le dossier qu'il était en train de remplir comme si de rien n'était, Scarrow rassembla rapidement sa concentration pour effacer toute trace de lutte contre cette intrusion. Pour qu'un occlumens ne soit pas découvert, il était primordial de protéger ses pensées mais aussi de cacher ses actes et émotions du moment. Son apprentissage avait été long car il pensait trop souvent à cette étape et en oubliait le vrai sens mais à cet instant même, il était soulagé. Ce n'est pas aujourd'hui que l'on découvrirait sa véritable allégeance, la véritable raison de son intégration au sein de l'Ordre.
Un minuscule oiseau en papier passa à toute vitesse devant son nez alors qu'il terminait d'apporter un tampon sur le dernier document et il leva la tête vers son collègue assis à deux mètres de là qui lut la note de leur patron avec les sourcils froncés avant d'en faire une boulette de papier et la jeter à la poubelle. Scarrow grimaça en voyant son ami de longue date subir ainsi plusieurs mauvaises nouvelles depuis quelques jours et d'un coup de baguette magique il transforma son encrier en une bièraubeurre chaude qu'il fit voler jusque vers le bureau voisin, lui proposant ainsi une pause qui semblait être plus que nécessaire. Il n'aimait pas réellement les pubs, Scarrow rentrait toujours directement chez lui après le travail et il n'allait pour ainsi dire jamais aux soirées qu'organisaient ses amis, de toute manière ils avaient pris l'habitude de ne plus l'inviter car il ne venait qu'aux événements très importants comme les mariages ou anniversaires. Mais il se montrait quand même attentif, et savait reconnaître les moments où rester dans son coin pourrait peiner encore plus ses amis.
Attrapant sa cape et faisant disparaître la bièraubeurre magique après un hochement de tête de la part de son ami, Scarrow rangea d'un coup de baguette le dossier sur lequel il travaillait. En sortant du Ministère, il espérait que son ami retrouverait un peu le sourire, qu'il aurait aussi le temps de retrouver ce nouveau membre de l'Ordre avec qui il devait prendre contact tout en rentrant chez lui à une heure suffisamment correct pour encore avoir la possibilité d'entendre son amant lui dire si les étudiants de l'époque étaient de parfait crétins ou non.

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