∞ PASSÉ TROUBLE, AVENIR INCERTAIN

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Notre maison est pleine de gens que je ne connais pas, certains ne s'intéresse pas une seule seconde à moi alors que d'autres m'observent d'une drôle de manière, ils me font peur. Vraiment. Je me souviens encore de ce que maman m'a demandé, de bien me tenir afin de faire honneur à notre famille et surtout à mon père. Il est vrai que si quelque chose ne va pas, cela risque de ne pas être très marrant, il n'est jamais de bonne humeur de toute manière. Mais je ne comprends pas pourquoi ils sont tous là, on ne m'a rien dit, de toute manière on ne m'explique jamais rien, comme-ci je ne pouvais pas comprendre ce qui pouvait arriver. Je ne suis pas bête, en fait, j'adore lire et je sais déjà que quand j'irais à Poudlard et bien j'irai dans la maison de Rowena Serdaigle, je ne veux pas finir chez les Serpentard. En plus je déteste le vert, ce n'est vraiment pas beau. Mais je sais que ce n'est pas ce que mes parents veulent, mais j'ai envie d'apprendre et Adriel m'a toujours dit que c'était la maison de ceux qui étaient curieux. Alors je pense que je ne me trompe pas. Je passe à côté de ma mère qui pose une main sur mon épaule avec un petit sourire avant de me tourner vers les deux femmes qui sont avec elle. « Sable, je te présente Mmes Bulstrode et Nott. » J'ai un sourire sur les lèvres, simple politesse comme on me l'a appris depuis ma plus tendre enfance. Toujours avoir du respect envers les adultes, même si eux n'ont pas toujours cette notion envers nous. Elles ont l'air contentes de ma manière d'agir et je fais une petite révérence avant de reprendre mon petit parcours, je ne sais pas vraiment où je veux aller, mais tout ce bruit me donne envie de m'éloigner. Il y a vraiment trop de monde et en plus, ma robe me gratte. Je ne l'aime pas, elle est d'une couleur qui me fait penser à la peau de Caligula, notre Elfe de maison, un être petit et véritablement méchant envers les enfants. Elle me fait peur, surtout avec sa peau toute fripée et sa manière de s'abaisser devant mon père comme-ci c'était un prince ou quelque chose comme ça. Mais bon, je dois faire ce qu'on me demande afin de ne pas m'attirer la colère de mon père, pour éviter ça je suis prête à tout supporter. Arriver dans le couloir, je prends la direction de la bibliothèque où je sais très bien que personne ne viendra me déranger. Je pourrais trouver un livre que je n'ai pas encore lu et qui ne parle pas de la pureté du sang. Ma famille dit que c'est une chose très importante dans le monde magique, mais je n'ai toujours pas compris pourquoi, du sang c'est du sang. La pièce n'est pas vide à mon grand malheur, une jeune fille plus âgée que moi est installée dans un fauteuil en train de feuilleter un gros ouvrage. Mais je suis ici chez moi et je rentre donc avant de m'approcher, le parquet grince sous mes pas et elle lève les yeux vers moi avec un petit sourire qui a quelque chose d'assez étrange. « Je m'appelle Elladora. » Je m'installe sur le petit canapé et continue à l'observer attentivement pendant un petit moment avant de prendre la parole à mon tour, politesse oblige. « Sable Fawley. » Elle acquiesce avant de refermer le livre et le titre me saute aux yeux, faisant naître un nœud dans ma gorge, c'est l'un de ceux que mon père refuse que nous lisions pour le moment. Pourtant je ne dis rien, après tout, ce n'est pas moi qui aurais des ennuis si on la trouve avec. « Ah, tu es donc la fille de cet homme qui organise cette petite soirée. Mon père a beaucoup hésiter avant de venir, ma famille a nettement mieux à faire que ce genre de chose, je me demande ce qui lui a fait changer d'avis. » Je la déteste déjà, elle n'est vraiment pas sympathique et sa manière de parler est assez étrange, comme si elle était certaine de dire la vérité. Mais je ne réplique pas, je ne lui donnerais pas la chance de me reprendre comme mes aînés le font si souvent avec moi. « C'est peut-être le fait que vous soyez une famille de sang pur, c'est tellement rare de nos jours. » Cela a donc vraiment de l'importance, il n'y a pas que mon père qui pense ce genre de chose, c'est effrayant. Je la regarde lisser sa robe, d'une blancheur presque éclatante et je relève les yeux vers elle tout en penchant la tête sur le côté. « Pourquoi est-ce que c'est important le sang ? Tout le monde est pareil. » Un petit rire moqueur passe ses lèvres et elle me lance un regard assez étrange, au bout du compte, je crois que je vais repartir pour trouver un endroit où je pourrais enfin être seule. Peut-être ma chambre, mais je sais que je risque des réprimandes si je disparais comme ça, sans rien dire et surtout sans qu'on m'en donne la permission. Je n'ai pas le temps d'esquisser un mouvement qu'elle est devant moi, me surplombant de toute sa hauteur, elle doit au moins avoir treize ou quatorze ans. « Sache petite, que la suprématie de notre monde est la pureté du sang, nous sommes un peu comme les familles royales de l'univers magique. Alors il faut le préserver coûte que coûte, quoi qu'il arrive. Maintenant excuse-moi, mais j'ai mieux à faire qu'expliquer cela à une petite fille. » Elle quitte la pièce et je soupire de soulagement, j'espère ne jamais la revoir de ma vie.

« Arrêtez. » Ma voix a quitté mes lèvres avant même que je me rende compte de ce que je faisais, mais il était impossible que je passe sans même me faire entendre, surtout avec ce qui se passe sous mes yeux. Le groupe de Serpentard se tourne vers moi et je vois quelques regards surpris, après tout même si notre famille n'a pas une grande notoriété, les sangs purs savent que les Fawley font partie des conservateurs de la pureté. Je m'avance sans même me rendre compte qu'il y a quatre garçons en face de moi, plus âgé et surtout qui fait le double de mon petit gabarit. Mais ça ne m'arrête pas et je me stoppe devant le petit garçon de deuxième année où ils venaient de prendre à partie par plaisir ou tout simplement par ce qu'il était inférieur à eux. C'est horrible de penser à ce qu'ils auraient pu lui faire, même si ce n'était qu'avec des mots. « Fawley, retourne dans ton dortoir ça vaut mieux pour toi. » Je ne bouge pas d'un pouce et plante mon regard dans celui qui vient de parler et dont je ne me souviens même pas du prénom, encore un idiot parmi tant d'autres à mes yeux. Il ne semble pas heureux de ma réaction et je ne suis pas prête de bouger, pas possible que je bouge d'un pouce en sachant très bien qu'ils recommenceront dès que j'aurais le dos tourner. « Pourquoi, pour que tu t'en prennes à lui avec tes petits copains tout simplement à cause de votre ego surdimensionné ? Non merci, je préfère encore rester là. » Ma réplique fait naître un silence de mort et je me demande si je n'aurais pas mieux fait de la fermer et d'attendre qu'ils perdent patience, mais ce n'est pas mon genre et je le regrette. Le leader s'approche de moi et j'ai presque un mouvement de recul quand je vois sa main s'approcher de mon visage, la peur m'envahit, mais il caresse ma joue avec un drôle de regard. « Tu devrais bien choisir ton camp ma belle, par ce que sinon, tu risques de perdre beaucoup. » Mon cœur manque un battement, je sais qu'il me menace implicitement et j'ai peur, mais je ne vais pas baisser les bras maintenant, pas après ce que je viens de faire. Ce gosse n'avait rien demandé, il doit être en sécurité ici tout comme nous le sommes. « Je sais bien où est ma place, pas la peine de me le rappeler, après tout je suis une Fawley. » Un petit sourire naît sur ses lèvres, mais je sais bien qu'il me gardera à l'oeil à cause de ce que je viens de faire et je serre les poings en pensant que ma famille va être très rapidement au courant. Adriel va certainement me faire la morale avant même la fin de la journée, j'en suis certaine. Je soupire doucement avant d'attraper la main de l'élève derrière moi et je m'éloigne sans même leur laisser le temps de réagir, il faut que je l'éloigne du groupe. On marche pendant un petit moment, sans que je prenne réellement conscience de la direction que je prends, mais je m'en fiche totalement. Au bout d'un moment, je m'arrête et je me tourne vers le garçon qui me regarde étrangement, il ne devait pas s'attendre à ça de la part d'une sang pur. « Tu devrais rejoindre ta salle commune maintenant, tu es chez les Poufsouffle, c'est ça ? » Il acquiesce doucement avant que des bruits de pas ne résonnent à nouveau dans le couloir derrière nous et j'appréhende de voir apparaître les idiots que nous venons de semer, mais non, c'est un garçon que je connaît de vu. Son air change littéralement quand il voie que je tiens le garçon et il s'approche pour l'éloigner de moi. « Toi aussi maintenant, je vois que c'est de famille chez vous. » La colère commence à monter en moi, est-ce qu'il est en train d'insinuer que je m'en suis prise à cet élève, alors-là, il ne manque vraiment pas de toupet. J'ouvre le bougé pour prendre la parole, mais je suis coupé dans mon élan. « Non, elle ne m'a pas fait de mal, elle a même pris ma défense contre quatre Serpentard. En fait, je sais pas ce qui serait arriver si elle n'était pas passé par-là et je ne la remercierais jamais assez. » Ces mots, ils me touchent plus que tout et je ne peux pas m'empêcher de sourire en le regardant. J'ai enfin fait quelque chose de bien dans ma vie, quelque chose de reconnu et ça fait un bien fou, maintenant je suis certaine que les idéaux qui ont bercé mon éducation ne sont que des chimères. Le nouvel arrivé se tourne vers moi avec un drôle d'air. « C'est vrai ? » Il est étonné, je peux le comprendre, après tout même si je ne suis pas dans la même maison que mon frère, on attendait certainement de moi que j'ai le même comportement. Comme quoi, beaucoup jugent sans même prendre le temps de connaître. « Non, j'allais l'emmener dans ma salle de torture personnelle afin de m'amuser un peu... Mais pour qui tu me prends, pour un monstre sans cœur, parce que c'est ce qu'il faut être pour laisser quelqu'un se faire prendre à partie par une bande d'abrutis sans cerveaux. Maintenant qu'il est en sécurité avec toi, je vais m'en aller, j'ai quand même une certaine réputation à tenir. » Je me détourne tout en lançant un dernier sourire au jeune garçon, le cœur un peu plus léger, mais une drôle d'appréhension me tenaillant le ventre.

« Tu n'es plus ma fille. » Les mots résonnent dans ma tête, ritournelle impossible à stopper. J'ai réussi à prendre quelques affaires, ainsi que l'argent que j'ai réussi à mettre de côté en prévision d'un moment comme celui-là. Mais je ne pensais pas que ça allait arriver aujourd'hui, peu de temps avant ma rentrée en dernière année à Poudlard, alors que je suis tout juste majeure dans le monde magique. J'ai dix-sept ans, la vie devant moi, mais plus rien pour m'aider à avancer, tout du moins par pour le moment. Tout à dégénérer à cause de cette annonce que mes parents mon faite, j'ai senti mon cœur battre la chamade comme jamais et j'ai senti un courage dont je me croyais incapable m'envahir totalement. Nous étions dans le bureau de mon père, je croyais qu'il voulait juste parler de mon comportement assez étrange ces derniers temps, du fait que je disparaissais par moments sans donner de raison, sans même leur demander l'autorisation de quitter notre demeure mais non, je me suis trompé sur toute la ligne. « Assieds-toi. » Sa voix avait été sèche, comme toujours, en fait je ne l'avais jamais entendu ne parler autrement que comme ça, comme-si la colère la tenaillait perpétuellement. Je n'avais pas cherché à comprendre, je m'étais installé à côté de ma mère qui était plutôt calme, résignée comme toujours. L'ambiance était assez étrange, plus que d'habitude en tout cas. « Nous avons une grande nouvelle pour toi, Sabel, quelque chose qui te remplira de joie. » Alors là, il fallait qu'il me dise que son avis sur la pureté du sang avait totalement changé, mais c'était comme demander au soleil de se lever en pleine nuit, impossible. J'ai attendu un moment, observant tour à tour le visage de mon père et de ma mère, impassible. Puis il a raclé sa gorge avant de se pencher un peu en avant. « À la fin de tes études, tu vas te marier avec un homme de la bonne société, un sang pur tout ce qu'il y a de plus respectable. » C'est à ce moment-là que mon cœur a fait une cabriole incroyable dans ma poitrine, que j'ai senti l'air se faire plus rare dans mes poumons et que je me suis lever pour lui faire face. Première et unique rébellion que j'aurais envers sa personne. « Non, je ne l'épouserais pas. » Ma voix est forte et assurée, alors que je croyais que les sanglots allaient être perceptibles, je suis fière de moi et ce n'est pas peut dire. Toutefois, il faut avouer que je n'avais pas pensé à sa réaction et que j'ai littéralement tremblé quand il s'est lever pour me faire face, ma mère pour unique spectateur. « Comment ça, ma fille ? Tu feras ce que je te dis et tu n'as pas ton mot à dire, tu l'épouseras dès ta sortie de Poudlard. » Je secoue la tête négativement, ils ne peuvent pas me faire ça, impossible et je ne me laisserais pas faire. J'ai beaucoup trop de choses à vivre dans ma vie pour me laisser enchaîner par un homme comme mon père qui n'aura aucun respect envers moi et n'attendra qu'une chose, que je lui donne un héritier. Ma colère est telle que je crois que je n'ai jamais rien ressenti de tel un jour dans mon existence. « Jamais, je préfère encore mourir que d'épouser un sang pur sans cœur qui n'aura qu'une idée en tête, exterminer des gens qu'il pense inférieurs à lui alors que c'est tout le contraire. Jamais je n'épouserais quelqu'un comme toi. » La brûlure sur ma joue est terrible, mais je ne laisse pas couler une seule larme, je dois être plus forte que lui et je le serais. Je vais sortir gagnante de cette discussion. La fureur brûle dans son regard, je crois que je ne l'ai jamais vu ainsi et je sens la peur derrière moi, provenant de ma mère qui n'a pas bougé d'un pouce depuis le début. Elle observe et je sais qu'elle ne prendra pas ma partie, c'est impossible pour elle. « Toi qui es mon sang, tu es une traître et je ne voulais pas le croire... Si tu ne fais pas ce que je te dis et n'accepte pas ce mariage, tu peux quitter cette maison, je te renie. » Sa voix est calme quand il lâche les derniers mots, de toute manière j'ai bien compris qu'à ses yeux je n'étais plus sa fille après les mots que j'ai lâchés il y a quelques minutes. Mon cœur se serre et je me tourne vers ma mère, c'est elle qui va me manquer le plus. « Excuse-moi maman. » C'est la seule chose que j'arrive à dire avant de quitter le bureau pour me précipiter dans ma chambre et prendre le maximum d'affaires avant qu'il ne réagisse réellement et me foute dehors sans que j'aie le temps de prendre mes réserves. Heureusement, j'avais préparé un sac avec le nécessaire, mais d'un coup de baguette, je rétrécis ce qui est important pour moi et cinq minutes plus tard je descends les escaliers. Mon père n'est pas visible, je croise juste Adriel mais je ne lui dis rien et je me retrouve rapidement dehors. Il ne me reste plus qu'un endroit où aller et je transplane pour me retrouver dans la petite maison où je suis souvent venu pendant les vacances. Je tape à la porte et quelques secondes plus tard, il apparaît devant moi avec un air interrogateur. « Sable, tu ne devais pas venir aujourd'hui. » Une larme coule sur ma joue et sans m'en rendre compte je me retrouve dans ses bras, le serrant comme-ci il était le dernier être humain sur terre que je croise après des années sans avoir eu aucune présence auprès de moi. « Qu'est-ce qui sa passe ? » Je relève la tête et essuie mes larmes avant de prendre le temps de répondre. « Mon père voulait me marier de force et j'ai refusé n'en lui balançant qu'il était impossible pour moi d'épouser un sang pur qui avait les mêmes idéaux. Il m'a laissé le choix, soit mes convictions soit ma famille. Alors me voilà. »

Merci beaucoup pour l'accueil, je n'hésiterais pas en cas de question, j'ai même déjà envoyer un petit MP à Alice car j'avais une petite interrogation.

Merci beaucoup de l'accueil.

Merci beaucoup à vous deux.

Merci beaucoup Bulstrode.